RETOUR A LA POLITIQUE ET RETOUR A LA LUTTE

Publié le par NC



Le regain des mobilisations, dont a témoigné le succès de la grève du 18 octobre, est encore loin d'une contre-offensive d'ensemble.Il marque un retour du conflit social, à rebours de la tentative d'anesthésie pratiquée depuis plusieurs mois par le pouvoir avec la complicité de personnaltiés issues de la « gauche » et dans le silence assourdissant du PS.

De nouvelles étapes sont encore en discussion à la SNCF où la nature de la riposte reste en débat, et dès à présent prévues le 20 novembre pour la fonction publique. Il est également symptomatique que dans certaines entreprises du secteur privé, le « travailler plus pour gagner plus » se heurte à la résistance des salarié-e-s.
L'usine à gaz de la défiscalisation des heures supplémentaires trouve dès à présent ses limites. L'obscénité de l'affaire EADS, la voracité des « initiés » ont sans aucun doute marqué les esprits .

Résistance ne vaut pas contre-offensive, ni alternative : un considérable travail d'explication, de remobilisation, de proposotion reste à faire.

Les arguments qui préparent de nouvelles régressions pour le code du travail, les retraites et le système de santé sont martelés par le pouvoir, le patronat, leurs organes de presse et leurs experts. La première réponse à apporter porte sur la question de la répartition des richesses, la croissance des bénéfices des entreprises et des revenus financiers est sans commune mesure avec les miettes obtenues par les salarié-e-s et insulte la misère de millions de personnes, notamment de femmes en première ligne de la précarisation. La question du devenir du sytème de retraites n'est pas taboue pour les Alternatifs, mais le refus de tout rééqulibrage contournant la question d'un nouveau partage des richesses doit être frontal, comme le refus de la culpabilisation des fractions encore protégées du salariat. La position du PS, qui s'en tient à des réserves sur la métode du gouvenement, ne constitue en rien une réponse.

Pour la défense des services publics, l'affrontement ne peut se résumer à un duel entre les syndicats et le pouvoir. La question de leur finalité sociale, écologique et démocratique doit être mise en avant, ce qui implique de dépasser une vision du conflit strictement interne à l'entreprise, pour opposer un projet de société alternatif privilégiant l'utilité sociale plutôt que la marchandisation de tous les apsects de la vie. La question des formes de lutte, de la jonction avec la population est posée. La globalisation et l'inscription dans la durée des grèves est nécessaire, une réflexion aussi, dans l'hypothèse de la radicalisation des conflits,sur la possibilité pour les travailleurs de mettre leur outil de travail au service de la population.

L'enjeu européen va également contribuer à une nouvelle polarisation du débat politique. Le néo-traité européen n'est pas acceptable, sur le fond et parce qu'il entrave une contruction européenne alternative. Le débat que relancent les « antilibéraux » doit porter sur le fond du projet et sur une question démocratique incontournable : ce que le peuple à fait seul il peut le confirmer ou le défaire.
La nécessité de la consultation référendaire est indiscutable, et le PS est en mesure, en refusant le texte, de contraindre le pouvoir à une consultation populaire.
S'en tiendra-t-il, une fois de plus, à des arguties sur la métode ? C'est hélas plus que probable.
Les luttes à venir, la mobilisation contre le nouveau traité, européen ,n'ont pas vocation à être des défouloirs  en attendant la reconstruction d'un centre-gauche pour l'heure évanescent
Elles sont le socle indispensable de l'alternative.

 Jean-Jacques Boislaroussie

Publié dans alternatifs93

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